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« Penser & faire le design ! »

Épisode #5 – Responsabilité Sociétale du Designer

Publié aux Éditions Alternatives / Gallimard à la veille du premier confinement, l’ouvrage « La Manufacture Design » apporte un double-regard sur la place de l’entreprise et du designer dans la société. Au cœur de la crise Covid-19, sanitaire, écologique et économique, leur attitude doit être exemplaire pour embarquer les gens vers un monde d’après plus sain, plus durable et plus social.

 

Un devoir de vérité et d’exemplarité

L’aventure Manufacture Design, menée avec ses cent-quarante collaborateurs, c’est plus de vingt ans d’observation des usages sur tous les parcours. Des commerces aux bureaux, en passant par les transports, les écoles, les EHPAD ou les loisirs, les experts de l’agence décryptent les usages d’aujourd’hui pour imaginer, concevoir et tester ceux de demain.

L’auteur Pascal Mateo raconte sa découverte d’un métier de convictions, loin de se limiter à enjoliver la forme lorsque c’est le fond qui a besoin d’être transformé. Pour Olivier Saguez, le designer a un devoir de vérité et de solidarité, qu’il compare à « un médecin dont le patient a déjà le diagnostic en tête. Il voudrait mettre un pansement, alors qu’il a besoin de chirurgie ».

À l’heure où notre gouvernement divise cyniquement les activités essentielles des non-essentielles, la mission du designer est de soigner les entreprises, les collectivités et l’environnement. Une manière de réconcilier durablement économie et citoyenneté ? Son regard sans complaisance et intransigeant, refuse les logiques de court terme. Pour affronter une crise fluctuante et imprévisible, les designers de la Manufacture se mettent dans l’urgence de l’adaptation et de la conception d’un design qui transformera vite et durablement la société. Alors que la communication est dans la promesse, le design est dans l’incarnation des preuves de l’engagement. À la Manufacture Design, c’est un état d’esprit : avant d’embarquer ses clients et les gens, il faut commencer par donner l’exemple.

« Un designer qui va partout où on ne l’attend pas »

Pascal Mateo explore tous les domaines où la Manufacture Design met en place et transmet ses pratiques durables et sociales. Sur des thèmes aussi variés et chauds que la santé, la qualité de l’air, les mobilités, l’éducation, les organisations de travail, la ville… l’agence a pris le parti d’agir au plus près, en Seine-Saint-Denis, un quartier sensible où les problèmes sociétaux sont aujourd’hui amplifiés par la crise.

Chez Design Act ! co-fondée avec l’école internationale Strate, elle forme deux promotions annuelles d’acteurs responsables sur des projets pro-bono appliqués au département. Pour lutter contre le décrochage scolaire, elle a équipé des collégiens et des lycéens en tablettes tactiles, et elle continue en période de crise à accueillir les jeunes de la ville en stages d’observation Parcours Aurore®, un programme original d’une semaine qui leur permet de découvrir l’ensemble des métiers du design.

En hébergeant, chaque mercredi depuis le premier déconfinement, le réseau de communauté d’achat direct aux producteurs locaux La Ruche qui dit oui !, elle rend accessible aux résidents des produits sains et bons. Pour soutenir les commerces de sa ville, lieux irremplaçables de lien social, l’agence a créé une collection de sept affiches Rien ne vaut la vie qui promeuvent, avec légèreté et élégance, les gestes barrières. Au fil des pages, on découvre le rôle inspirant du designer dans la vie de tous, sa responsabilité sociétale est engagée.

« Le designer dessine et construit l’environnement humain, émotionnel et matériel qui permet de profiter au maximum des moments de vie. Je suis même convaincue que le design est partie intégrante des soins. Le designer agit sur des petit détails qui peuvent paraître superflus mais qui, en réalité, changent la vie ».
Sophie Boissard, directrice général du Groupe Korian dans l’un des 7 Grands Entretiens du livre.

La Manufacture Design, Éditions Gallimard / Alternatives, titre disponible (ou sur commande) dans toutes les bonnes librairies (176 pages, 35 euros). Textes de Pascal Matéo, préface de Laurence Cossé, Grand prix de littérature de l’Académie française.

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