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« Penser & faire le design ! »

Saguez Favretto, bureau d’études architecturales

Tout commence par une rencontre : en 2018, le designer Olivier Saguez et l’architecte Stefano Favretto, travaillent ensemble sur Metropolitan. Cette première collaboration leur donne envie de continuer ensemble. Deux ans plus tard et plusieurs grands projets immobiliers et urbains en cours, Olivier et Stefano répondent à l’urgence de la crise, en créant le studio Saguez Favretto.

L’interview

 

Y-a-t-il une différence entre l’architecte et le designer ?

Olivier Saguez – Bien sûr, ils sont différents et ils sont surtout complémentaires. La priorité de l’architecte est d’optimiser le bâtiment. Le designer, lui, travaille pour les gens qui vivront dedans, il est dans les usages. Aujourd’hui, ils doivent se rapprocher l’un de l’autre pour aller plus vite ensemble. Le designer doit influencer l’architecte, en lui suggérant les futurs usages du bâtiment, car l’important est le bâtiment lui-même et tout ce que l’on pourra faire dedans.

Stefano Favretto – Les deux doivent parvenir à réfléchir au contenant et au contenu en même temps. Aussi, nous devons prendre de la distance avec le formalisme. L’architecture doit être plus pragmatique, conditionnée par la situation climatique, le contexte géographique et social. Nous devons prioriser les étapes et intégrer les usages dans notre cahier des charges. C’est là où je rejoins Olivier. Notre travail est différent, notre approche est différente et nous ne devons plus jamais commencer à travailler l’un sans l’autre, en décalage. Dès le départ, notre objectif commun sera de construire, de modeler un bâtiment qui sera bien utilisé et qui puisse être réversible, adaptable pour des usages qui évolueront de plus en plus vite et qui se succéderont dans le même lieu.

Qu’est-ce que la pandémie Covid-19 va changer dans vos métiers ?

Stefano Favretto – C’est l’opportunité de revenir aux fondamentaux pour répondre à la nouvelle équation entre dimension sociale et dimension écologique. Ce qui fonctionnait hier n’est plus forcément la bonne solution pour aujourd’hui. Il faut inventer de nouveaux outils pour aller plus vite. Finie l’époque du benchmark, des préconcepts où l’on regardait en arrière. Demain, il faudra faire différemment avec moins de surface : place à l’innovation et à l’audace !

Olivier Saguez – L’urgence, c’est la sécurité sanitaire collective. Cette crise va accélérer la tendance du mixed-use et du développement durable, que nous avions à l’agence déjà bien intégrée. La mixité du lieu doit permettre une multitude d’usages sur le même site. La conception des lieux doit prendre en compte le parcours d’hygiène sécurisant pour tout le monde. Notre responsabilité est aussi de prioriser les bâtiments à réhabiliter, et de limiter les nouvelles constructions. L’architecture d’expansion fait place à l’architecture de réinvention.

Qu’allez-vous apporter d’innovant dans la ville de demain ?

Stefano Favretto – Repenser la densité des lieux, en pondérant le rapport personnes/m2. Les clients attendent de nous un raisonnement immédiat, plus intuitif. Trouver la bonne proportion, la bonne sécabilité, pour remettre de la densité ici et en libérer ailleurs. Favoriser la proximité en privilégiant les espaces partagés et mutualisés. Si je travaille plus près de chez moi et dans un bâtiment à économie circulaire, je consomme moins de carbone, ma ville sera plus verte et ma vie sera plus saine.

Olivier Saguez – Le design est une méthode : observer, écouter, dialoguer avec les commanditaires et les usagers, partir des gens, pour créer de nouveaux espaces partagés. Le confinement a été un révélateur de l’importance du dehors. Les bureaux, les logements, les commerces, les restaurants doivent reconquérir des surfaces extérieures et végétalisées. Terrasses, jardins, patios, roof-tops sont non seulement des lieux d’inspiration et de respiration mais se transforment en espaces utiles de vie, de travail, de commerces, et même d’écoles.

Est-ce la fin de l’architecture-signature ?

Stefano Favretto – Nous sommes passés du geste architectural à une méthodologie de concertation collective qui embarque tous les acteurs : les commanditaires, l’architecte, le designer, les utilisateurs. Le phénomène de mode est antinomique à la pérennité. L’immeuble n’appartient pas à l’architecte, mais aux usagers qui vont se l’approprier. Eux-mêmes de passage, il faut penser à l’adaptation du bâtiment par les gens qui vont s’y succéder. L’architecture spectacle de demain sera l’architecture à vivre !

Olivier Saguez – En travaillant ensemble, l’architecte et le designer vont remettre l’architecture dans l’utile, au service des usages et du bien–être. On est passé d’une architecture de quantité à une architecture de qualité.

Tout a commencé par une rencontre…

Olivier Saguez – Le premier sujet sur lequel nous avons travaillé ensemble était compliqué, dans un quartier triste, mal fichu. Ensemble, on a réussi à y insuffler de la gaité, à faire rentrer la lumière naturelle dans le bâtiment, à ouvrir les pieds d’immeuble, à gagner des surfaces en sous-sol… J’ai découvert chez Stefano une qualité d’écoute et un savoir-faire…

Stefano Favretto – Une architecture exacte nécessite une grande ouverture d’esprit et de l’audace, que j’ai trouvées chez Olivier. L’architecte doit faire preuve d’humilité, et ne pas croire qu’il peut porter une mission tout seul. Saguez & Partners a une dimension, une puissance associée à une forme de franchise, qui m’ont donné les moyens, les ressources et surtout l’envie d’embarquer avec eux dans un esprit de conquête raisonnée. Avant, nos missions étaient séparées. Aujourd’hui, Saguez Favretto propulse à nos projets une approche plus directe et plus rapide. On s’impose l’un à l’autre, on apprend à lire nos opportunités ou nos contraintes respectives, pour trouver mieux et plus vite les solutions à la ville de demain.

Lire le communiqué de presse

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