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« Penser & faire le design ! »

Agence-S : locale & artisanale

Cette semaine, Design Fax rencontre Simon Rodriguez, co-fondateur de l’Agence-S, structure spécialisée en design de marque qui revendique un positionnement à la fois local et artisanal. Extrait.

Comment se positionne Agence-S et comment travaillez-vous ? 
SR. Le grand intérêt d’un ancrage régional est que l’on est en contact direct avec des dirigeants d’entreprises régionales et l’on gagne en qualité. tant dans la compréhension de la problématique que dans la pertinence de la réponse. On cerne bien les besoins et enjeux des clients. En termes de positionnement, nous sommes des artisans de la marque, ce qui signifie que nous ne voulons pas faire un travail de masse. On veut faire moins mais mieux. Autrement dit, on a besoin de bien faire les choses et de bien les penser, et pour cela il faut du temps. L’artisan exerce un métier d’art au service de la société. Ensuite, et je tire l’expression de la Maison de Champagne Jacquesson, « on n’est pas devenu plus petit, on est devenu meilleur ». Pour eux cela signifie d’arrêter le négoce et de jeter leur première presse pour gagner en qualité. Pour nous, cela veut dire être une structure de moins de 10 personnes – nous sommes cinq aujourd’hui – et apporter du sens et de la sensibilité pour révéler le caractère des marques.

« On n’est pas devenu plus petit, on est devenu meilleur. » Simon Rodriguez

Quelle est votre vision de la marque ? 
SR. Peu importe sa provenance, elle doit être un repère pour le consommateur. Nous sommes là pour aider la marque à émerger afin de mettre en avant sa différence. La marque locale a l’avantage d’être moins marketée que certaines marques nationales ou internationales. Le storytelling n’a pas besoin d’être artificiellement gonflé car elles ont déjà des racines avec un signifiant fort. D’ailleurs, de plus en plus de consommateurs s’orientent vers des marques qui sont porteuses de sens, ce qui est l’un des attributs du local, et d’autant plus dans les secteurs de l’agroalimentaire, des vins et spiritueux ou de la restauration. Là, les marques doivent véhiculer quelque chose de vivant. Et puis, il ne faut pas négliger la « révélation Covid-19 » : depuis cette période, les marques parlent toutes d’engagement. Mais cette notion d’engagement, les marques locales y sont attachées depuis longtemps.

Votre analyse du design français ?
SR. Il démontre historiquement une grande sensibilité, notamment dans les domaines des arts et de la mode. La France demeure un pays où l’art de vivre est important : il est une part intégrante de notre culture. Les marques pour lesquelles on travaille sont dans cette mouvance de l’art de vivre. Au-delà de la sensibilité, le design français est audacieux : Fragonard, par exemple, est une marque très bien dessinée – pas par nous je précise ! On parlait des Champagnes Jacquesson : là, on est vraiment dans le domaine de l’artisanat et du qualitatif. Plus on est nombreux, plus il faut de consensus, et quelque part cela tue l’idée. D’où l’intérêt d’échanges directs entre petites équipes audacieuses et réactives.

Et un message pour terminer ?
SR. Je voudrais ici remercier mon associée Caroline Boutet qui gère toute la partie marque digitale, activité fondamentale chez Agence S et, également, notre associé Olivier Saguez.

Interview à lire dans le Design Fax du 8 novembre 2021.

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